Expo - Le Caravage à Rome, amis et ennemis.

Hey guys,

Je suis partie admirer les oeuvres du Caravage, peintre italien emblématique du XVIIe siècle, dans un espace sublime : le musée Jacquemart-André. Cette ancienne demeure particulière, transformée en musée des beaux-arts et arts décoratifs, accueille cette exhibition que j'étais impatiente de découvrir.

Après avoir monté les superbes escaliers menant au graal, j'ai parcouru les diverses salles qui articulent l'exposition : la première salle se nomme "Le Théâtre des têtes coupées", la seconde "Musique et nature morte", la troisième "Peindre d'après un modèle vivant", la quatrième "Les contemporains", la cinquième "Images de la méditation", la sixième "La Passion du Christ : un thème caravagesque" et la septième "La fuite". Toute la carrière romaine du Caravage est exposée ici afin de présenter une vision globale de son travail prodigieux.

Plus j'avance dans les salles, plus je passe devant des tableaux qui m'interpellent, me frappent par un réalisme extraordinaire, un souci du détail méticuleux. L'usage novateur du clair-obscur apporte une essence particulière à sa peinture, une émotion décuplée et une signification plus complète et complexe.

Judith décapitant Holopherne reste un de mes tableaux préférés : les teintes comme le pourpre avec le drapé et le sang d'Holopherne sont d'une grande beauté, la lumière mise sur Judith en plein assassinat guide l'oeil du spectateur. Cette huile sur toile est un véritable chef-d'oeuvre qui mérite le déplacement.

Autre tableau que j'ai particulièrement apprécié : Ecce Homo. Cette oeuvre dépeint la scène biblique où Ponce Pilate présente le Christ au jugement du peuple avec la phrase "Ecce homo", "Voici l'homme". Le Caravage l'a réalisé dans le cadre d'un concours, le "concours Massimi", qui l'opposait aux peintres Passignano et Cigoli. La peinture est présentée dans la salle consacrée à la Passion, aux côtés des deux autres. Il n'a pas gagné le concours, son tableau n'étant pas au goût du commanditaire, pas assez académique. Pourtant, lorsque je compare les trois peintures, celle du Caravage est pour moi la meilleure : j'aime son interprétation sobre et percutante, le fait de contraster directement le Christ et Pilate, l'un sur qui la lumière se pose et l'autre tout de noir vêtu, et le regard de Pilate qui invite le spectateur à faire un choix. Le Caravage fait participer le public directement au jugement le plus important et nous confronte donc à une question sibylline. La palette de couleurs est plus sobre que celle des deux autres tableaux et sied parfaitement au sujet à mon sens.

Le génie du Caravage s'exprime totalement à travers ses peintures, il fait preuve d'une grande intelligence et prend le parti d'étudier la réalité ainsi que la nature à travers son travail. Ses peintures sont puissantes et ce que j'apprécie le plus chez l'artiste sont ses côtés rebelle, novateur et quelque part insolent qui transparaissent dans ses oeuvres. Il a notamment influencé un de mes peintres préférés : Rubens. De plus, la finesse avec laquelle il exécute ses peintures me touche et je conseille vivement cette exposition : la collection présentée est riche et est à apprécier pleinement sur place. Je vous laisse donc vous faire votre avis si vous souhaitez vous y rendre!

Si vous désirez approfondir au sujet du Caravage vous pouvez lire les écrits de l'historien de l'art Roberto Longhi qui l'a largement étudié.

Bonne visite ;)

See you, K'

Exposition "Caravane à Rome, amis et ennemis."

Jusqu'au 28 janvier 2019

Musée Jacquemart-André

158, boulevard Haussmann - Paris

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